Transfert de support (2)

avec :
DAPHNÉ KERAMIDAS
GUILLAUME CONTRÉ
ANGELO FERREIRA DE SOUSA
DADO AMARAL
MARIYA NIKIFOROVA

Exposition du 2 décembre au 10 décembre 2017 - Les Grands Voisins

glossaire, ou apprendre par confusion :

commun : faire ensemble que se distingue d’une définition plus usuelle de la pratique collective présupposant une synchronie espace-temporelle. Le commun se fabrique dans une temporalité disjonctive qui conjugue solitude et partage.
ex: les oiseux sont libres d’aller où ils veulent, pourtant ils volent presque tous en groupe

distance: être en relation avec, apercevoir à travers de, remettre en question la possibilité de voir quoi que ce soit par les mots
ex: à cette distance, c’est difficile de savoir

défense: être ensemble pour pouvoir être où l’on veut, devenir multitude
ex: les oiseaux volent presque tous en groupe pour être libres d’aller où ils veulent

hasard: se mettre dans un état d’attente, pratiquer l’écoute, être attentive aux détailles apparemment insignifiants, se plonger dans une rivière et trouver une caméra
ex: les oiseux (poissons?) volent (nagent?) presque tous en groupe quand on les voit d’en bas (d’en haut?)

flou : penser la forme en tant que mouvement, comme un composite de rythmes inégales, composer des images par superposition et faire voir à travers ces dissymétries
ex: à quelle distance? est-il possible de savoir?

…c’est un affaire de rythme: ne pas tracer un discours contraignant et totalisateur qui unifie des fragments aussi divers, néanmoins exposer des relations de vitesse et de lenteur entretenus par une constellation de figures

…c’est de rapports à des temps non-synchroniques et composés par une pratique de création collective: faire avec, penser à partir, apercevoir à travers le projet, les idées, les désires des autres —> épouser et imposer un rythme à un tissu de temporalités, glisser entre ces temps

…c’est une question d’hasard ou de rencontre: se laisser porter par une image, un mot, un paysage —> se mettre dans un état d’attente, d’écoute et de dissymétrie avec ce que l’on aperçoit

…c’est un jeu de distance ou de proximité, de cadrage: structurer, soutenir, déformer et informer ce que l'on voit, ce que l’on connaît

(on ne parle pas de résultat, on vous montre un arrêt sur un processus polyphonique, visible à travers cette dysrythmie)

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Le Prāṇayāma est l’expansion de l’énergie vitale du corps humain à travers des exercices de respiration conscients et structurés. La respiration et l'esprit sont interdépendants et s'interpénètrent. Le Prana, le substrat universel, est présent dans tous les êtres : humains, animaux, végétaux et minéraux. Le Yama est la discipline, l'ajustement de la conscience par une pratique constante et rythmée. Cela conduit à un profond changement d'état, et transforme la conscience au point qu’elle soit sensibilisée par toute la matière dont la vie est faite.

Grace à cette technique, nous pouvons dominer notre respiration, contrôler nos sens et nous restons dans un état méditatif. Contrôler la respiration signifie : arrêter le mouvement de l'inspiration et l'expiration du souffle. Comme si c’était possible de retenir un bout de temps et de l’empêcher de se déplacer. Pendant cet instant, dans un état profond du subconscient, une réflexion métaphysique se crée sur notre nature primaire.

L’expérience d’altérité dans cet état, et le cheminement qui nous y amène, nous donnent la possibilité de voir ce que nous n’aurions jamais pu imaginer. Notre regard se transforme et ses cadres, auparavant prédéfinis, s'étendent. Nous pouvons voler à côté des oiseaux, nager avec les poissons et être au milieu des foules les plus diverses.

Nous catalysons ainsi des expériences spirituelles intenses comme si nous étions en contact avec un ordre cosmique ou spirituel plus grand. Hallucinations, sensibilité sensorielle développée au maximum, nouvelles couleurs et sons, synesthésie. Nos portails de perception sont grands ouverts.

Le retour à l'état actif apparait également de façon progressive lorsque nous arrivons au bout du souffle. Nous sommes peut-être (r)éveillés. Le souffle reprend son rythme et amène les souvenirs des expériences vécues à l'état conscient. Nos cadres reprennent leurs formats initiaux, les distances existent à nouveau, et pourtant, les mots qui naissent de ce souffle traduisent ce que les yeux ne voient plus (mais qu’ils ont déjà vu). Le temps, avant retenu dans le souffle, reprend son cours et exhorte. La transmutation acquise auparavant par le contrôle du souffle dans l'état méditatif agit maintenant sous d'autres formes, par un appel, par un cri.

À la fin, nous avons profondément changé. Notre souffle est désormais collectif et résonne, et nos cadres s'étendent définitivement.

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Dimanche 03 décembre à 16h (durée 1h)

Dimache 03 décembre à 17h

Dimache 03 décembre à 18h
--Performance/Lecture Guillaume Contré

Samedi 09 décembre à 17h
-Visite guidée de l'exposition avec Guillaume Contré
Samedi 09 décembre à 18h

Dimanche 10 décembre à 17h
-Visite guidée de l'exposition avec Mariya Nikiforova

Dimanche 10 décembre à 18h
-Performance/Lecture Guillaume Contré