DAPHNÉ KERAMI­DAS

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Le processus de fabrication de transfert de support (2) a débuté en juin de 2017, avec la présentation du projet d’oeuvre de Daphné Keramidas. Il s’agissait d’une performance rythmée par une vidéo qui croisait des images faites par l’artiste et des images trouvées sur internet d’oiseaux dans différentes activités. Ces images — parfois quotidiennes, parfois extraordinaires — étaient encadrées par une phrase prononcée au début de la performance, à savoir: “les oiseaux sont libres pour aller où ils veulent, pourtant ils volent presque tous en groupe”. Deux propositions disjonctives mises en tension par l’adverbe pourtant, qui les qualifient en tant qu’idées opposées ou à la limite excluantes, autrement dit, la liberté individuelle d’être où l'on veut et le choix contraint d’être ensemble. À partir d’observations apparemment objectives des oiseaux — qui comprennent une certaine distance entre ce qui se voit et l’objet vu — le discours de l’artiste glisse vers le contre-champ des images exposées: c’est son regard que ne cesse d’encadrer, de surveiller et de compter les oiseaux à partir d’une fenêtre physique et symbolique. Et ce même regard se retourne vers ce corps qui tient la caméra et le transforme en matière à être observée. Ainsi mis en évidence, le geste si quotidien de la respiration gagne une force étrange et expose le corps en tant que machine insatiable, rythmée par un comptage obsessionnel des souffles.

L’artiste a présenté le pro­to­type de son oeuvre le 25 juin 2017 dans le cadre des Ren­con­tres Matière collective

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