MARIYA NIKI­FOROVA

︵‿︵‿︵‿︵‿︵ ‿︵‿︵‿︵‿︵‿︵‿︵
Mariya Nikiforova a repris la notion du cadrage et la phrase qui rythme le texte de Guillaume, en exposant des images faites avec une camera sténopé. Celles-ci sont, comme celles de Dado, le fruit d’un "exercice du hasard”, vu l’impossibilité technique de contrôler la confection des images dans toutes ses étapes. Le cadre est, tel que dans le texte de Guillaume, le personnage qui délimite et fait voir les images en tant qu’images. La voix hésitante du narrateur — et le questionnement sur la relation entre image, fait et mot — y est reprise et transformée en une multiplication — dans une même séquence — des points de vue. Les images superposées mettent en évidence non seulement l’aspect non contrôlé du regard par un sujet/voyeur, mais aussi, l’impossibilité de retracer, à travers les images, la distance et le lieu où elles ont été capturées.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

"La plupart de ces images ont été tournées pendant Nuit Débout à Paris avec une Bolex (16mm, couleur), en sténopé - c'est-à-dire, avec un morceau d'aluminium percé de minuscules trous au lieu d'un objectif. Par manque d'une optique j'étais obligée de tourner aveuglement, ce que je faisais avec joie en tournoyant la caméra dans tous les sens. Cette pratique m'a alors libérée par rapport à ce sujet que je trouvais difficile à représenter, la manifestation. Les images produites ainsi renvoient à la fois à la difficulté de dégager du sens à travers une distance - physique ou morale -, représentée ici par le flou, au regard automatique d'une caméra sans caméraman, et au questionnement du choix des êtres humains de rester en groupe tandis qu'ils pourraient voler "en liberté" comme les oiseaux"

Mariya Nikiforova 15 novembre 2017

L’artiste nous a présenté son projet d’oeuvre pour Trans­fert de Sup­port (2) le 12 novembre 2017

Next -->