Comment une pratique artistique peut-elle fonctionner comme une action politique ? Une création esthétique a-t-elle les moyens de répondre à des questions qui dépassent les limites de ce que l’on définit par“artistique” ? Quels formats une production née pour faire face à un certain contexte social peut-elle acquérir ? Les pratiques d’exposition, conservation et classification des œuvres d’art ont-elles une dimension politique ?
Ce cycle propose une réflexion critique sur l’articulation entre création esthétique et production de discours politique. Chaque rencontre est centrée sur une thématique précise, à savoir : les nouvelles formes de sociabilité urbaines, les systèmes de musées et galeries d’arts, la politique et la scène, les pratiques du corps décolonial, les images de contestation, la politique de l’écoute, etc…
CAMILLE ALEMBIK / RAFAEL MEDEIROS
27 Novembre 2016 | Sur le système des musées et galeries d'art
La conception de l’histoire de l’art, dans son sens moderne, aurait entretenu une relation intime avec le dispositif muséologique. C'est en ce sens que Baudelaire prendra l’art comme “la mnémonique du beau”, le musée figurant comme son architecture. Conception qui réapparaît dans les écrits de Proust pour qui le musée serait un endroit de réanimation de la mémoire et de perfection fantasmagorique de l’atelier.
Lieu de réanimation ou neutralisation de la culture — tel que dira Valéry pour qui le musée serait une sorte de mausolée où l'on tue l’art du passé — le musée figure comme un espace où se met en jeu les relations entre la mémoire et la tradition, fonctionnant aussi comme un système qui gouverne l’apparition d’énoncés qui composent l’histoire de l’art.
Quels seront les rapports entretenus, dans la contemporanéité, entre la configuration muséologique et l’art ? Sous l’ordre numérique — qui change les rapports de proximité et distance, de reproduction et diffusion des œuvres — quelle serait la place occupée par ces espaces d’exposition ?
Camille ALEMBIK (36.18 MB)
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