CYCLE ART ET POLITIQUE (1)

Com­ment une pra­tique artis­tique peut-elle fonc­tion­ner comme une action poli­tique ? Une créa­tion esthé­tique a-t-elle les moyens de répon­dre à des ques­tions qui dépassent les lim­ites de ce que l’on définit par​“artis­tique” ? Quels for­mats une pro­duc­tion née pour faire face à un cer­tain con­texte social peut-elle acquérir ? Les pra­tiques d’exposition, con­ser­va­tion et clas­si­fi­ca­tion des œuvres d’art ont-elles une dimen­sion poli­tique ?

Ce cycle pro­pose une réflex­ion cri­tique sur l’articulation entre créa­tion esthé­tique et pro­duc­tion de dis­cours poli­tique. Chaque ren­con­tre est cen­trée sur une thé­ma­tique pré­cise, à savoir : les nou­velles formes de socia­bil­ité urbaines, les sys­tèmes de musées et galeries d’arts, la poli­tique et la scène, les pra­tiques du corps décolo­nial, les images de con­tes­ta­tion, la poli­tique de l’écoute, etc…

FELIX ADISSON / DAVID FRATI
05 Novembre 2016 | Des espaces autres : nouvelles formes collectives d'habitation de l'espace

Dans son texte de 1967 "Des espaces autres, hétérotopies", Michel Foucault dira que "l'époque actuelle serait peut-être […] l’époque de l’espace". Les hétérotopies, ou espaces autres, fonctionneraient comme des images spéculaires inversés, une sorte de synthèse topologique et sociale qui expose les tensions et contradictions qui configurent les espaces réels. Lieu de juxtaposition de temps et espaces diverses, les hétérotopies fusionnent des expériences vécues et des représentations structurales, télescopant les oppositions symboliques et règles du monde ordinaire. Ces espaces autres sont des lieux de passage, construits par des pratiques sociales effectifs, qui poussent, exacerbent ou inversent les frontières symboliques invisibles qui quadrillent les espaces communs.
Lieu de compensation, de crise, de communion ou vécu sous la promesse de réconciliation des tensions et contradictions de la ville, les espaces autres attirent l’attention sur la complexité social, politique et culture qui configure les lieux ordinaires, faisant de l’espace le terrain de questionnement des règles qui structurent nos pratiques sociales, le terrain d’expérimentation des nouvelles formes de sociabilité urbaines.

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