CYCLE ART ET POLITIQUE (4)

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Comment une pratique artistique peut-elle fonctionner comme une action politique ? Une création esthétique a-t-elle les moyens de répondre à des questions qui dépassent les limites de ce que l'on définit par "artistique" ? Quels formats une production née pour faire face à un certain contexte social peut-elle acquérir ? Les pratiques d’exposition, conservation et classification des œuvres d’art ont-elles une dimension politique ?

Ce cycle propose une réflexion critique sur l’articulation entre création esthétique et production de discours politique. Chaque rencontre est centrée sur une thématique précise, comme : les nouvelles formes de sociabilité urbaines, les systèmes de musées et galeries d'arts, la politique et la scène, les pratiques du corps décolonial, les images de contestation, la politique de l’écoute, etc…

FABIANA EX-SOUZA
22 Jan­vier 2017 | Afro-brasil­i­dades : pra­tiques du corps décolo­nial

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Pour l’artiste chercheuse Fabiana Ex-souza, situer son "corps-politique" c’est remettre en question l’Histoire à partir de la condition ontologique-existentielle racialisée du sujet colonisé. Par ce biais, décoloniser devient une posture politique-artistique-décoloniale, car plus qu’une méthode ou une ligne directrice, cela représente aussi une façon de penser et d’exister dans le monde. En tant qu’afro-brésilienne, héritière d’un processus d’esclavage échelonné sur près de quatre siècles, l’artiste souligne que « s'approprier l’Histoire, c’est aussi la raconter ».
Réfléchissant ainsi sur les rapports de pouvoir qui concernent la production des connaissances, Fabiana dénonce dans son travail, le colonialisme épistémique et culturelle qui persiste dans les institutions muséales, dans nos corps et nos imaginaires. Pour l’artiste, questionner cette mise en récit passe, aujourd’hui, par la création d’une mise en relation, d’une posture politique de la Diversalité, au sens d’Edouard Glissant. « Revendiquer notre lieu d’énonciation c’est exister là où l’on pense et prendre conscience de ce qui nous entoure » ajoute-t-elle. De quels espaces géo-historiques les discours et les récits sont-ils construits ?
Fabiana Souza, toujours attirée par les problématiques de la diaspora afro-brésilienne, travaille avec la performance, la photographie, la vidéo et la peinture. Poser des questions sur l’identité et la mémoire sont souvent des éléments-clés de son processus créatif. Ses travaux concernent l’expression du corps comme principal support pour discuter de questions telles que le rythme, l’isolement, la déformation et l’ancestralité.
Le 22 janvier, l'artiste nous parlera de ses performances "Congadas : ce qui nous unit (2015)" — présentée à la Fondation Cartier — et "Les corps dans le musée et le musée dans les corps" — présentée au Centre Pompidou.

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