#methode

PHÉNOMÈNES ÉLECTROMAGNÉTIQUE
Nous aurons une attention particulière à l’écoute radio le ma tin a u lever du soleil, ca r il se produit un événement scientifique autour de l’ionosphère terrestre qui, avec le soleil, agit comme un miroir. Cela a pour effet, une diffraction et mélange des ondes radio sur une seule et même fréquence radio. Un court moment dans la journée qui produit un montage aléatoire d’onde, mixant les émissions entre elles au travers de ce phénomène naturel quotidien. ref Jean-Pierre Aubé.

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Composé par 106 mil hectares de forêt
Atlantique qui remontent des montagnes
d’une hauteur de 2 000 mètres pour
rejoindre la mer, ce parc est une de plus
grandes réserves encore existantes de
ce biome.

Deux métaphores, nous servirons, donc, de boussole dans cette navigation : la ligne symbolisé par les pêcheurs de son de Cage, par laquelle nous lancerons l’hameçon à la recherche de la matière sonore qui traverse notre centre de captation et le cercle symbolisé par Heidsieck dans sa poésie sonore, à partir de laquelle nous établirons notre « centre du monde » par le biais des « points d’émissions radio forts » et le tout autour, en cherchant ce kaléidoscope culturel dont nous parle le poète. Le « centre du monde » n’aura pas de « centre », mais des tracés possibles et ouverts de captation à la lisière des frontières.

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réf image: Babel Radio Tower - Cildo Meireles

Depuis 2019, il a été reconnu
(avec des localités voisines comme la
« Zone de Protection Ambiental de
Cairuçu », ainsi que le Parc de l’État
de l’Ilê Grand et la ville historique de
Paraty) par l’UNESCO comme Patrimoine
Culturel et Mondial.

ARCHITECTURE PAYSAGE SONORE
Dans le but de révéler la myriade d’architectures matérielles et immatérielles dans l’air, visibles et invisibles avec lesquelles nos corps sont enchevêtrés, nous produirons un travail de modélisation 3D d’espace. En prenant des photos et en utilisant un logiciel de photogrammétrie, nous créerons une numérisation 3D de paysage ponctuelle a u- quel nous nous retrouverons au cours de notre séjour en Macédoine. Ces structures numériques visualisées avec des millions de particules dans un espace vide seront ensuite utilisées comme zone de lecture de plusieurs sons enregistrée dans ce même espace. Une esthétique en vie d’un site interactif de cartographie sonore.

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Ensuite, nous allons entreprendre un passage du son à l’image, en cherchant à synthétiser une réalité qu’il n’est autrement pas possible de saisir en une fois. Le son, par essence iconique et séquentiel, est symbolisé par des variables visuelles qui traduisent un instantané du territoire, sans pour autant le figer. Faire image du son c’est opérer un glissement interprétatif sur le paysage sonore parcourue. Pour mettre en place ce passage, une carte mentale nourrie avec différents supports (photographiques, vidéos, installations...) sera construite tout au long de notre itinérance

En plus de son exceptionnelle biodiversité de flore et faune préservées, le parc abrite plusieurs communautés traditionnelles comme les indigènes Guaranis, les Quilombolas et les Caiçaras. La « cacophonie » propre à sa richesse culturelle (composée par les traditions, les langues, les rituels distincts) et naturelle sera donc l’objet central de notre recherche sonore.

En ayant établi l’itinéraire, nous allons, ensuite, cartographier la dimension sonore des rapports territoriaux par les biais des transmissions radiophoniques et des bruits environnants, en étant soumise aux contraintes des différentes langues parlées et des zones des frontières externes et internes. Ainsi, nous serons amenés premièrement à entreprendre un découpage des plages horaires des radios du pays, par le biais d’une itinérance en s’inspirant aux notions développées par Schaffer dans le cadre du World Soundscape Project , les cartes d’audition (acoustic horizon) et les cartes de soumission auditive (acoustic profile). Ce qui nous intéresse plus particulièrement ici est la description spatiale de la perception du son, aussi bien dans son acception physique que sociale.

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Plusieurs siècles avant que ce territoire devienne un parc, pendant le siècle XVII, il a servi comme voie de sortie de l’or (extrait à Minas Gerais à la frontière nord du Parc) vers l’Europe, en passant par le port de la ville de Paraty.

La construction de ce Chemin de l’Or raconte une partie de l’histoire coloniale du Brésil, de l’exploitation des ressources naturelles et des êtres humains, soumis à la condition d’esclavage.

Les œuvres de l’artiste japonais Masaki Fujihata sont également une source d’inspiration à notre projet. Sa démarche se tient fondamentalement sur les possibilités d’une recomposition non subjec- tive, fragmentaire et rhizomatique des expériences espace-temporaux. À l’aide du système de GPS et muni des images vidéo, l’artiste active une perception discontinuée et non chronologique des expériences réelles de manière à nous faire sentir toutes les vir- tualités qui les façonnent. Ce qui nous intéresse par- ticulièrement dans les projets artistiques de Fujihata est justement la mise en image de ce temps-espace de-subjectivité.

BIDOUILLAGE D’ANTENNE
Avec le matériel trouvé sur place, boite de conserve, branche d’arbre, passoire... nous construirons nos propres antennes a fin d’offrir une qualité d’écoute appropriée à certaine fréquence qui sera définie pas les objets utilisés pour leur construction.

L’ouverture de l’autoroute BR-101 — Rio Santos dans les années 1970, l’installation du terminal portuaire de Petrobrás à São Sebastião et des centrales nucléaires Furnas Centrais Elétricas à Angra dos Reis (Angra 1 et 2), ont été des ouvrages monumentaux du gouvernement militaire autoritaire qui ont aussi provoqué des changements sociaux et économiques majeurs dans la région.
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DATA VISUALISATION
La représentation graphique des ondes radio interceptées durant notre déambulation sera capturée à l’aide d’un analyseur d’onde par un logiciel de visualisation. Une collecte sous la forme de capture d’écran en d’enregistrement vidéo, pouvant par la suite apporter matière à création graphique et plastique.
Plus qu’une mesure écologique la constitution de cette région en tant que « parc national » par le gouvernement militaire en 1971 a été une mesure compensatoire.

L’objectif principal étant de tracer la démarcation du parc en une « ceinture verte » afin de réduire l’impact promu par un éventuel accident nucléaire des usines Angra I et II. Les usines à leur tour, font partie du programme national de développement nucléaire brésilien qui remonte aux gouvernements de Getúlio Vargas (1951-1954) et Juscelino Kubitschek (1956-1961).

Le projet Al Amakine de l’artiste marocain Abdessamad El Montassir nous intéresse également. Sa démarche consiste à déceler dans des lieux spécifiques des événements politiques et sociaux non fréquemment pris en compte dans le récit officiel sur l’histoire du Sahara. Al Amakine consiste ainsi à la mis en récit (sonore-visuel) des événements imperceptibles qui ont eu placé dans ces parages. Le projet de l’artiste nous intéresse particulièrement du fait qu’il essaie, tel que nous le souhaitons, de retracer un récit sur des territoires en se basant sur ce qui est constam- ment effacé dans les Histoires officielles.

Tenant compte de ces éléments, nous nous proposons de réaliser notre navigation sonore à la lisière des frontières internes de ces territoires, en cherchant à juxtaposer les tensions existantes entre diversités culturales, identités nationales et politiques écologiques, ainsi qu’entre rapports hégémoniques culturaux avec la nature et autres formes d’interrelation avec le vivant.

JOURNAL DE BORD INTERACTIF
Lors du trajet, nous collecterons à la fois des sons émis par des émissions radio locales, des échanges libres sur les fréquences HF de “citizen band” dite CB, mais aussi tous les dialogues et bruits que l’on entendra sur le terrain. Toute cette matière sera montée chaque jour a u long de nos dé- placements dans le but de créer une émission/podcast que nous partagerons sur une plateforme interactive. Avec les clubs de radioamateur et radios indépendantes locales nous organiseront des sessions de diffusion de nos émissions sur les ondes de la région.

Le rôle joué par l’artiste tel qu’en propose Cage est de saisir une réalité sonore mouvante com- posée par une richesse de sons intentionnels et non intentionnels, ainsi que créer des dispositifs pour ouvrir l’écoute à ces sons non maîtrisés. Toute la théorisation de Cage autour de la notion de silence ainsi que ses expériences artistiques façonnent fondamentalement notre démarche. Cette idée de déambulation proposée par Cage serait l’une de références clés pour la construction de notre itinéraire en ce qui concerne le recueil de la matière sonore.

Notre déplacement sera guidé par des ondes électromagnétiques, sons divers, témoignages, recherches sonores dans les archives historiques, entre autres. Ainsi, une nouvelle cartographie du parc national de la Bocaina sera constituée par le biais de la matière sonore collectée sur place.

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émissions radio, bruit insignifiant, discours politique, musique populaire, témoignages, cacophonies diverses à la lisière des frontières internes et externes du Parc de la Bocaina : nous envisageons d’entreprendre une navigation sonore, dont le parcours est tracé par les fréquences radio et les interférences électromagnétiques qui croisent notre espace de captation. À l’aide d’une radio citizen band portable, notre objectif est de créer une nouvelle cartographie guidée par la matière sonore qui ne se limite pas aux territorialités établies, mais qui cherche la lisière des frontières pour la (re)tracer, la (re)définir, la (re)configurer jusqu’à la (dé)tourner. Cela sera un projet de recherche qui prend forme par la mise en lumière de lieux porteurs d’événements politiques et sociaux qui ne figurent pas sur les cartes officielles.

ESPACES VIRTUELLES PAR PHOTOGRAMMÉTRIE
En plus du travail de montage sonore de chaque jour et leur diffusion sur une plateforme de podcast adapté, nous réaliserons une collection photographique de nos déplacements afin d’en garder une trace comme relevé géographique, mais aussi afin d’en produire des espaces virtuels par photogrammétrie.